PRISE EN CHARGE DES FISTULES UROGENITALES AU SERVICE D’UROLOGIE DE L’HOPITAL GENERAL DE GRAND YOFF (DAKAR).

A DIALLO

Résumé


Les fistules vésico-vaginales (FVV) sont une communication anormale et acquise entre l’appareil urinaire et génital. En Afrique sub-saharienne, les fistules urogénitales d’origine obstétricale sont très fréquentes et sont le reflet d’un système sanitaire défaillant, mais il existe aussi les fistules urogénitales liées à la chirurgie gynécologique.

Patientes et Méthodes : Nous avons effectué une étude rétrospective de janvier 2006 à juin 2016 portant sur des patientes opérées de fistules urogénitales dans le service d’urologie. Les paramètres étudiés étaient les aspects épidémiologiques, obstétricaux,  Anatomo-cliniques, thérapeutiques et évolutifs de la fistule.  Nous parlerons de succès opératoire lorsque la fistule sera fermée à trois mois (Fistule fermée continente, Fistule fermée incontinente) les fistules non fermées seront considérées comme un échec.

Résultats : Nous avons colligé 130 dossiers de patientes opérées pour fistules urogénitales. Cent six patientes avaient une FVV obstétricale. Cinq patientes avaient une FVV iatrogène (chirurgie gynécologique). Dix neuf patientes avaient une fistule urétéro vaginale : 15 iatrogènes après hystérectomies  et 4 après une césarienne. Ce qui correspondait à une moyenne de 12,38 interventions par an. L'âge moyen de nos patientes était de 34,9 ans avec des extrêmes de 15 et 62 ans. Cent onze patientes avaient une FVV dont 55% (n= 61) de type 1, quinze pourcent de type 2 et 30% de type 3. Certaines lésions étaient associées aux FVV telles que la fibrose chez 60 patientes, une colpocléisis chez 6 patientes et une FRV était associée dans 6,6% des FVV. La fistulorraphie, inspirée de la technique de Chassar-Moir était pratiquée chez 63% des cas. Les sondes urétrales étaient retirées en moyenne 13,18 jours. Le taux de succès était de 91,89% (n=102) et 8,1% (n=9) d’échecs. Sur les facteurs d’échecs, la fibrose était présente dans  tous les cas. Parmi les 102 patientes dont les fistules étaient fermées ; 20  avaient  une incontinence urinaire soit 19,08%.

Conclusion : La cause principale de la fistule urogénitale reste obstétricale, cependant les causes chirurgicales sont de plus en plus observées. Le traitement chirurgical de la fistule urogénitale est accessible à des mains entrainées mais pose souvent de multiples difficultés dans les cas complexes et les transsections. La FVV n’est que la manifestation apparente des dégâts neuro-vésicaux pouvant expliquer le taux d’incontinence urinaire non négligeable après cure. 

 

Mots- clés : fistules urogénitales, fistules vésico vaginales, fistules urétéro vaginales 


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