Résumé
But : Ce travail avait pour objectif de décrire les profils et l’évolution de la sensibilité aux antibiotiques des souches de Escherichia coli isolées d’infections du tractus urinaire (ITU) communautaires dans un laboratoire privé biomédical à Dakar et de déterminer la prévalence des souches de bactéries multi-résistantes.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur les antibiogrammes de souches d’entérobactéries isolées du 1er Janvier 2003 au 31 Décembre 2013 Ã partir de prélèvement d’urines. Les antibiotiques testés étaient ceux recommandés dans le traitement des ITU. L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel Epi info v3.5.4.
Résultats : Sur 34623 ECBU réalisés, 4028 germes ont été isolés avec une prédominance de Escherichia coli (n=2794 ; 69,4%). L’amoxicilline et le cotrimoxazole étaient les moins actifs avec des taux de sensibilité ne dépassant pas 40%. Une baisse significative de la sensibilité a été notée pour tous les autres antibiotiques cependant, les nitrofuranes et les aminosides présentaient une activité supérieure à 88% et 85% respectivement quelle que soit l’année. La proportion de souches sensibles est passée de 95% à 81% (p<0,01) pour les cephalosporines de 3ème génération, de 88,8% à 58% (p<0,01) pour l’ofloxacine et
de 84,8% à 65,4% pour la ciprofloxacine (p<0,01). Le taux de souches sécrétrices de béta lactamases à spectre élargi a augmenté allant de 3,03% en 2004 à 14% en 2013 (p<0,01).
Conclusion : La résistance élevée retrouvée en milieu communautaire et l’importante baisse de sensibilité des souches de Escherichia coli au cours du temps interpelle sur la nécessité de mettre en place de nouveaux algorithmes mieux adaptés pour la prise en charge des ITU.
Mots-clés : ITU- Escherichia coli – Antibiotiques
ABSTRACT
Aim: This work aimed to describe the antibiotic patterns and the susceptibility evolution of uropathogens isolates from community-urinary tract infections in a private biomedical laboratory in Dakar and to determine the prevalence of multi- resistant bacteria strains.
Materials and methods: All enterobacteria strains isolated from urine samples between January 1st 2003 and December 31th 2013, were included in the study. The antibiotics tested were those commonly used in treatment of community-acquired tract infections. Data analysis was performed using Epi Info v3.5.4.
Results: From 34,623 examined urines, 4,028 bacteria were isolated with a predominance of Escherichia coli (n = 2,794; 69.4 %). Amoxicillin and cotrimoxazole were less active with a sensitivity rate below 40%. A loss of efficacy was observed for all other antibiotics, however sensitivity to nitrofurans and aminoglycosides was above 88% and 85% respectively whatever the year. Sensitivity have decreased from 95% to 81% (p<0.01) for third-generation cephalosporins, from 88.8% to 58% (p<0.01) for ofloxacin and from 84.8% to 65.4% (p<0.01) for ciprofloxacin, (p<0.01). The proportion of extended-spectrum beta lactamases producing strains have increased from 3.03% in 2004 to 14% in 2013 (p<0.01).
Conclusion: The high resistance found in the community strains and the important decrease over years of Escherichia coli suceptibility strains calls on the need to develop suitable algorithms for the treatment of urinary tract infections.
Key words: UTI- Escherichia coli – Antibiotics