Résumé
Introduction :
L’augmentation des résistances des entérobactéries uropathogènes aux antibiotiques, aussi bien en milieu communautaire qu’en hospitalier, justifie la nécessité d’une surveillance régionale périodique de ces résistances.Â
Objectif :
évaluer l’épidémiologie et le niveau de résistance aux antibiotiques de 1052 souches d’entérobactéries uropathogènes isolées d’infections urinaires chez des patients externes et hospitalisés.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective sur quatre ans allant de janvier 2010 Ã décembre 2013. Les prélèvement urinaires provenaient des services de l’hôpital Ibn Tofail du CHU Med VI (Maroc) ou de patients externes.
Résultats :
Les entérobactéries étaient responsables de 88% des infections urinaires. Ces souches provenaient de patients hospitalisés (53%) et de consultants (47%). Les femmes étaient plus touchées (sex-ratio F/H = 1,12). Escherichia coli dominait le profil épidémiologique (60%). L’étude de la sensibilité a montré une fréquence élevée de résistance aux principales familles d’antibiotiques à l’exception de la fosfomycine, les nitrofuranes et l’amikacine. La résistance aux céphalosporines de troisième génération par production ß-lactamase à spectre étendu était présente chez un grand nombre d’entérobactéries (21% des souches hospitalières et 11% des souches communautaires), avec des taux élevés de co-résistances aux autres familles d’antibiotiques. Enfin, 2% des souches isolées étaient résistantes à l’imipénème.
Conclusion :
L’émergence d’infections urinaires à entérobactéries productrices de ß-lactamase à spectre étendu, en particulier chez les patients externes, est un problème majeur de santé publique. Une bonne stratégie thérapeutique actualisée par une surveillance régulière des résistances aux antibiotiques est primordiale afin d’arrêter l’émergence et la diffusion de ces bactéries multi-résistantes.
Mots clés : infection urinaire, entérobactéries, résistance aux antibiotiques, ß-lactamase à spectre étendu.Â