Analyse rétrospective du traitement chirurgical d’une série de 148 cas de rétrécissements de l’urètre masculin au Burkina Faso.

Résumé

But : Analyser les résultats du traitement chirurgical des rétrécissements urétraux dans trois centres hospitaliers du Burkina Faso.  

Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive et analytique portant sur une cohorte de 148 cas de rétrécissement urétral prise en charge du 1^er Janvier 2006 au 30 Juin 2011 au niveau du CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, du CHU Souro Sanou de Bobo-Dioulasso et du CMA Schiphra de Ouagadougou. Les résultats étaient évalués un mois après l’ablation de la sonde à demeure. Les critères d’appréciation des résultats étaient basés sur les données cliniques et radiologiques : i) Bons résultats : absence de dysurie, de résidu post mictionnel et/ou urétrocystographie normale, ii) échec: persistance de la dysurie et/ou une récidive à l’urétrocystographie.

Résultats : L’âge moyen des patients était de 44,4 +/- 16,8 ans [Min 8, Max 80]. Dans 70,3% des cas, le RU était localisé sur l’urètre antérieur. Les urétroplasties par  lambeaux cutanées et la résection anastomose termino-terminale (RATT) étaient les traitements les plus utilisés (58% des cas). Douze (12) patients (8,1%) ont eu des complications postopératoires précoces dominées par les suppurations pariétales (6,8%, n=9). Les échecs un mois après l’ablation de la sonde étaient de 13,5%, 12,2%, 0% respectivement pour l’urétrotomie interne endoscopique (UIE), la RATT, et l’urétroplastie par lambeau pénien. Il n’y avait  pas corrélation significative (p=0,15) entre le type de traitement et le résultat thérapeutique.

Conclusion : Les résultats à court et moyen terme des traitements chirurgicaux des RU étaient bons dans notre étude quelle que soit la méthode utilisée. Des études prospectives randomisées sont nécessaires pour mieux évaluer et comparer les résultats des différentes techniques chirurgicales de traitement des RU.

Mots clés : rétrécissement de l’urètre, urétrotomie endoscopique, urétroplasties, lambeaux cutanées.

Abstract

Objective: To analyze the outcomes of surgical procedures for the management of urethral strictures in three medical center of Burkina Faso.

Materials and methods: we performed a retrospective descriptive and analytical study including 148 cases of urethral stricture between 1st January 2006 to 30 June 2011 in three medical centres: the CHU Yalgado Ouédraogo of Ouagadougou, the CHU Souro Sanou of Bobo-Dioulasso and the CMA Schiphra de Ouagadougou. After one month following the indwelling catheter ablation the criteria of judgment of the results were based on clinical and radiological data: i) Good results: no voiding dysfunction, absence of post voiding residual and/or normal urethrocystography, ii) failure: persistence of voiding dysfunction and/or stricture recurrence at urethrocystography.

Results: The average age of the patients was 44.4 +/-16,8 years (Min 8, Max 80). In 70,3 % of the cases, the stricture was localized on anterior urethra. Cutaneous pediculate flap and the resection and end-to-end anastomosis (REEA) were the most used treatments in 58% of patients. 12 patients (8,1 %) had immediate post-operative adverses events dominated by wound infection (6,8 %, n=9). The failures rates after one month of follow-up were 13.5 %, 12.2 %, 0 % respectively for the internal endoscopic urethrotomy, REEA, and the uretroplasty by penile pediculated flap. There was no significant correlation (p=0,15) between the type of surgical treatment and the therapeutic result.

Conclusion: The short and medium-term results of the surgical treatments of urethral stricture were good in our study regardless of the surgical procedure. Further Randomized studies are necessary to better estimate and compare the results of the various surgical techniques of treatment.

Keywords: urethral stricture, endoscopic urethrotomy, urethroplasty, cutaneous flap