Résumé
Introduction : L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est un problème de santé fréquent lié à l’âge. La résection endoscopique de prostate (RTUP) et l’adénomectomie par voie ouverte sont les interventions de référence de l’HBP compliquée ou dont les symptômes sont réfractaires au traitement médical. Malgré la prééminence de la RTUP, la chirurgie ouverte reste encore largement pratiquée en Afrique. Le but de notre étude était d’évaluer la morbidité et la mortalité après adénomectomie prostatique par voie transvésicale.
Patients et méthodes: Il s’agissait d’une étude rétrospective sur 68 cas d’adénomectomie prostatique selon la technique de Hrynstchack opérés du 1er janvier au 31 Décembre 2014 dans le service d’urologie du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville. Les paramètres periopératoires (incidents, pertes sanguines, durée interventionnelle), les complications postopératoires (suppuration pariétale, fistule vésico-cutanée, orchiépididymite, et autres), le délai d’irrigation et du port de la sonde, l’état mictionnel ainsi que le nombre de décès post opératoires ont été étudiés.
Résultats : l’âge moyen était de 68,6 ans avec des extrêmes de 43 et 91 ans. Avant l’intervention, la moitié des patients avaient une sonde vésicale à demeure. La durée moyenne de l’intervention était de 79,8 mn avec des extrêmes de 50 et 180 mn. La moyenne des pertes sanguines per opératoires était de 150cc avec des extrêmes de 75cc et 300cc. Douze patients (17,6%) ont bénéficié d’une transfusion. Cinq patients (7,4%) ont bénéficié d’une cure herniaire simultanée. Le volume moyen de la prostate en postopératoire était de 76,4g avec des extrêmes de 20g et 155g. La durée moyenne du port de la sonde en post opératoire était de huit jours avec des extrêmes de 4 et 36 jours. La durée moyenne d’hospitalisation était de 10 jours avec des extrêmes de 6 et 36 jours. La morbidité post opératoire était constituée d’un abcès de paroi dans 17,6% des cas, d’une fistule vésico-cutanée dans 5,9% des cas, d’une orchiépididymite aigüe dans 3% des cas et d’un hématome pariétal dans 1,5% des cas. Au-delà de 3 mois après l’adénomectomie,  3,5% des patients présentaient une pollakiurie et 2,9% avaient une impériosité mictionnelle. Nous n’avons noté aucun décès.
Conclusion : la mortalité après adénomectomie prostatique était nulle et la morbidité était proportionnellement acceptable. Cette dernière, dominée par les complications infectieuses, était due aux larges indications de la chirurgie ouverte dans un environnement post opératoire qui était précaire. Malgré la prééminence actuelle de la chirurgie endoscopique dans la prise en charge de l’adénome de la prostate, la chirurgie ouverte reste une alternative crédible avec des résultats satisfaisants et durables lorsqu’elle est bien maitrisée.
Mots clés : hypertrophie prostatique, adénomectomie, morbidité, mortalité.