MISSIONS CHIRURGICALES DE PRISE EN CHARGE DES FISTULES OBSTETRICALES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES
PDF

Comment citer

Sissoko, I. (2020). MISSIONS CHIRURGICALES DE PRISE EN CHARGE DES FISTULES OBSTETRICALES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES. Uro-Andro : Revue d’Urologie Et d’Andrologie De l’ASU, 2(1). Consulté à l’adresse https://revue-uroandro.org/index.php/uro-andro/article/view/341

Résumé

Introduction

Selon l’OMS [1], dans les pays en développement, pour chaque décès maternel, 30 à 100 femmes survivent avec des séquelles dont l’une des plus graves est la fistule obstétricale. Les missions chirurgicales de prise en charge des fistules obstétricales, composantes essentielles de la campagne d’élimination des fistules, ont été ainsi organisées dans certains pays d’Afrique subsaharienne. L’objectif de ce travail était de décrire cette prise en charge chirurgicale aussi bien aux plans de son organisation que des résultats. Notre étude était rétrospective et portaient sur les patientes opérées en 9 ans lors des missions de formation et de prise en charge des fistules urogénitales obstétricales organisées par le service d’urologie de l’hôpital général de Grand-Yoff de Dakar.    Â

Résultats

Nous avions colligé 829 cas. L’Âge moyen de nos patientes était de 25,9 ans. Elles étaient primipares dans 21,8% et multipares dans 36% des cas. La grossesse ‘’causale’’ s’était soldée par l’accouchement d’un mort-né dans 86,7 % des cas. Les fistules vésico-vaginales étaient les plus représentées (84%). L’orifice fistuleux en général unique, était surtout rétro trigonal (63,4%) et les types simples étaient prédominants, 85,3% des cas. Au plan chirurgical, la voie d’abord basse transvaginale des fistules avait été la plus utilisée, (93,8% des cas) contre 5,5% pour la voie haute transpéritonéo-vésicale. Six de nos patientes avaient été traitées par voie mixte. La technique de Chassar Moir était utilisée dans 78,9% des cas et celle de Martius dans 10,3%. L’anastomose cervico-urétrale avait été réalisée dans 11,7% des cas et une urétroplastie dans 6,4%. En fonction des lésions associées d’autres gestes chirurgicaux (cystolithotomie, épisiotomie, soutènement urétral, réparation du périnée, plicature sous-urétrale), avaient été réalisés dans 24,7% des cas. Les suites opératoires ont été simples dans l’ensemble. Le taux de succès global était de 86,5% à trois mois de suivi minimum avec une incontinence d’urines dans 5,3%.

Conclusion

Les fistules urogénitales d’origine obstétricale constituent un grave problème de santé publique de par ses conséquences physiques et psycho-sociales. La prévention est possible et passe par une bonne prise en charge de l’accouchement par un personnel qualifié

Les campagnes de prise en charge des fistules obstétricales contribuent largement à soulager ces patientes

C’est aussi une occasion de formation ou de mise à niveau des chirurgiens locaux palliant ainsi la pénurie de compétences dans le domaine de la réparation des FO.

Les résultats globaux des campagnes sont certes encourageants, mais il reste beaucoup à faire dans l’amélioration de la qualité de la prise en charge.

Toutes les femmes porteuses de fistule obstétricale ne pouvant être guéries par la chirurgie même dans des mains expertes, le meilleur traitement de la fistule urogénitale demeure la prévention. Ainsi, tout doit être mis en Å“uvre pour atteindre l’objectif « zéro fistule obstétricale » comme dans les pays développés.

Â

Mots clés : missions, fistules, obstétricales, travail dystocique, urogénitales, réparation fistules

PDF