Résumé
Résumé
Introduction : L’intensité des symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) peut être évaluée par un score de sévérité : le Score International des Symptômes de la Prostate (IPSS) auquel s’ajoute un item sur la qualité de vie (QDV). Son intérêt est aussi de contrôler objectivement l’efficacité du traitement. Au Sénégal son utilisation se heurte au taux important d’analphabétisation. Il n’existe pas à ce jour d’échelle validée en langue wolof permettant une évaluation objective du score de l’IPSS et de la QDV des hommes présentant des symptômes du bas appareil urinaire sur une hypertrophie bénigne de la prostate. Notre travail avait comme objectif de traduire et valider le score de l’IPSS et la qualité de vie en wolof pour qu’il soit accessible à tous les patients qui parlent et comprennent cette langue. Patients et méthodes :
Il s’agissait d’une étude prospective menée sur des patients ayant compris à la fois le français et le wolof du 01 juillet 2023 au 31 octobre 2023. L’étude intéressait les patients ayant consulté pour prise en charge de symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) dus à l’HBP pris en charge dans deux services d’urologie de Dakar. Le score IPSS en version française a d’abord été traduit en wolof par un premier expert traducteur. Une rétro traduction a été faite par deux urologues. Puis la version wolof a été soumise à un deuxième expert traducteur et ensuite une confrontation des deux scores a été faite pour valider la traduction. Résultats : Il s’agissait d’une étude réalisée chez 35 patients qui avaient des SBAU sur une HBP. L’âge moyen des patients était de 67,8 ± 8,1 (54- 84 ans). La moyenne du score IPSS en Français était de 10,371 ± 7.256 avec un intervalle de confiance de IC [7,879 ; 12,864] et la médiane était de 10 avec des extrêmes de 2 et 32. La moyenne du score IPSS en Wolof était de 11,879 ± 7,256 avec un intervalle de confiance de IC [8,947 ; 14,710] et la médiane était de 10 avec des extrêmes de 1 et 31. La différence du score IPSS entre le français et le wolof mesurée par le test de Wilcoxon était statistiquement significative (p=0,0021). De plus, Il n’existait pas de différence entre les catégories entre le français et le wolof (coefficient de mesure de la concordance Kappa était de 0,6950). La différence des scores par question en wolof et en français était significative uniquement pour la question 3 (p = 0.0137). Conclusion : Le score IPSS traduit en wolof peut être utilisé chez les patients ayant consulté pour des SBAU secondaire à l’HBP. Une réévaluation de la traduction de la question 3 pourrait minimiser les différences obtenues dans l’évaluation globale. Mots clés : Hypertrophie bénigne, prostate, qualité de vie, Sénégal
Abstract
Introduction: The intensity of symptoms of benign prostatic hyperplasia (BPH) can be assessed by a severity score: the International Prostate Symptom Score (IPSS) to which is added an item on quality of life (QOL). Its interest is also to objectively monitor the effectiveness of treatment. In Senegal, its use is hampered by the high illiteracy rate. To date, there is no validated scale in the Wolof language allowing an objective assessment of the IPSS score and the QOL of men with lower urinary tract symptoms on benign prostatic hyperplasia. Our work aimed to translate and validate the IPSS score and the quality of life in Wolof so that it is accessible to all patients who speak and understand this language. Patients and methods: This was a prospective study conducted on patients who understood both French and Wolof from July 1, 2023 to October 31, 2023. The study involved patients who consulted for management of lower urinary tract symptoms (LUTS) due to BPH treated in two urology departments in Dakar. The IPSS score in French was first translated into Wolof by a first expert translator. A back translation was done by two urologists. Then the Wolof version was submitted to a second expert translator and then a comparison of the two scores was done to validate the translation. Results: This was a study conducted in 35 patients who had LUTS on BPH. The mean age of the patients was 67.8 ± 8.1 (54-84 years). The mean IPSS score in French was 10.371 ± 7.256 with a confidence interval of CI [7.879; 12.864] and the median was 10 with extremes of 2 and 32. The mean IPSS score in Wolof was 11.879 ± 7.256 with a confidence interval of CI [8.947; 14.710] and the median was 10 with extremes of 1 and 31. The difference in IPSS score between French and Wolof measured by the Wilcoxon test was statistically significant (p = 0.0021). Furthermore, there was no difference between the categories between French and Wolof (Kappa coefficient of concordance was 0.6950). The difference in scores per question in Wolof and French was significant only for question 3 (p = 0.0137). Conclusion: The IPSS score translated into Wolof can be used in patients who consulted for LUTS secondary to BPH. A re-evaluation of the translation of question 3 could minimize the differences obtained in the global assessment.